L’IMPORTANCE DE LA DOT DANS LE MARIAGE
le Pasteur Jean-Venance DOSSA KOUTON |
« Il faut surtout, retenir que c’est le symbolisme qu’il faut viser,
qu’il faut rechercher et sauvegarder quand on parle de la dot » pense le
Pasteur Jean-Venance DOSSA KOUTON
En Afrique, on appelle couramment dot, le ‘‘prix de la fiancée’’. Le ‘‘prix de la fiancée’’ en effet, est vu comme un acte symbolisant les fiançailles et officialisant le fait que les fiancés sont « pris ». C’est aussi un moyen pour l’homme, de s’assurer qu’il ne sera pas haï par sa nouvelle famille. Dans de nombreuses cultures africaines, il prouve la capacité du jeune homme à prendre en charge une famille puisqu’il lui est demandé de fournir lui-même les cadeaux qu’il apporte. C’est également un élément d’alliance entre les familles puisqu’elle se fait en présence des membres des familles élargies de part et d’autre. Vu l’importance que revêt ce sujet très délicat, le Journal THEOSABE TV a reçu pour vous le pasteur Jean-Venance DOSSA KOUTON, spécialiste des questions d’ordre conjugal et conseiller des jeunes qui s’engagent dans le processus du mariage, pour éclairer les jeunes sur ce sujet.
Dites-nous Pasteur, qu’est que le mariage selon vous ?
Votre question est d’une grande importance. Car elle renferme beaucoup de
choses. Le mariage est la toute première institution établie par Dieu dans le
jardin d’Eden : L’éternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ;
je lui ferai une aide semblable à lui. (Genèse2 :18) et dans le verset 24 Dieu
dira : c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa
femme, et ils deviendront une seule chair. Voilà donc comment Dieu a institué
le mariage.
Quelle est l’importance de la dot dans le mariage ?
Le petit Larousse illustré définit la dot comme étant les biens qu’apporte
une femme dans le mariage, ou donnés par ses parents ou par des tiers en vue du
mariage. En d’autres termes c’est ce qui revient à la femme de la dot que ses
parents ont reçu avec lequel elle va chez son mari. Il est écrit dans le Nouveau
Dictionnaire Biblique révisé (éditions Emmaüs) que dans l’antiquité, il était
très rare que la jeune fille apporte une dot en mariage. En Israël et chez les
peuples voisins, c’était plutôt le fiancé ou son père qui payait le père de la
fiancée afin qu’il la donne en mariage. Prenons le cas d’Isaac comme un exemple
dans la bible. Dans ses vieux jours après la mort de Sara sa femme, Abraham
prit l’initiative de prendre une femme à son fils Isaac. Eliezer de Damas étant
le serviteur le plus ancien et le plus fidèle à Abraham fut recommandé à
prendre tout ce qui est nécessaire pour aller chercher une femme originaire de
son pays natal à son fils. Alors, il prit dix chameaux parmi les chameaux de
son maître et payant à sa disposition tous les biens de ce dernier (Genèse 24
:10). Pour l’exemple de Jacob, celui-ci a dû travailler sept ans au service de
son oncle Laban afin de pouvoir se marier à sa cou[1]sine Léa et la même
durée de service pour avoir le droit de se marier à Rachel celle qu’il désirait
le plus (Genèse 29 :15-30). Nous pouvons conclure que la dot peut être payée
par plusieurs moyens selon les conditions. Aussi, nous pouvons comprendre que
la dot est l’ensemble des biens matériels et financiers que mobilise le fiancé
ou qu’il reçoit de ses parents que l’on remet aux parents de la fiancée pour la
demander en mariage. L’importance de la dot se trouve dans l’occasion qu’elle
offre aux parents et amis des fiancés de faire connaissance, de s’accepter et
d’encourager leurs enfants dans leur mariage, dans une convivialité réciproque.
La dot rend responsables et respectueux mariés vis-à-vis d’eux-mêmes et de leurs
parents. Et si la dot n’a pas lieu avant leur union, elle est toujours la
bienvenue tôt ou tard. Quant à la liste des composantes d’une dot, nous devons
éviter de porter des critiques acerbes sur une liste qui semblerait longue ou
trop coûteuse. Car toute liste de dot demeure normative. Je veux dire par là
que toute liste de dot dépend des milieux des contextes, des habitudes et des
considérations socioculturelles. Quelques soient les circonstances ou les
exigences, Il faut surtout, retenir que c’est le symbolisme qu’il faut viser,
qu’il faut rechercher et sauvegarder.
Quel doit être la part de contribution des parents, de
l’église et même de la fiancée dans la réussite d’une dot ?
Si nous remontons au cas du mariage d’Isaac nous avons fait remarquer que
c’est Abraham qui a pris l’initiative et a demandé à Eliezer son serviteur et
gestionnaire de tous ses biens de prendre tout ce qui est nécessaire et d’aller
prendre une femme à son fils ; je m’imagine que certainement Isaac aurait œuvré
auprès de sa famille. Ce qui aurait motivé son père à pourvoir à tout pour son
mariage. C’est pour dire que les parents de part et d’autre peuvent contribuer
à la réalisation du mariage de leurs enfants filles ou garçons s’ils ont les
moyens. Mais, les enfants ne doivent pas leur en vouloir s’ils ne le font pas.
La contribution de l’église peut ne pas être matérielle ou financière mais la
prière demeure importante, essentielle et vitale parce qu’elle couvre le volet
moral, spirituel et social de la vie du couple. Quant à la fiancée,
naturellement c’est pour elle qu’on paye la dot à ses parents. Néanmoins si
elle a les moyens, et qu’elle est bien disposée, elle peut soulager son futur
époux en contribuant à composition de la dot. Cela n’est pas interdit ; je le
dis par expérience car j’ai vu faire. Et c’est à son honneur.
Quels conseils avez-vous à prodiguer aux parents qui sont
vraiment exigeants envers le fiancé ?
Plutôt que de prodiguer de conseils aux parents en vue de faciliter le
processus du mariage à leurs enfants, je préfère demander aux jeunes de bien se
préparer avant de s’engager dans le processus du mariage. Celui qui va loin
ménage sa monture nous dit un proverbe. Qui veut la fin veut les moyens. Nous
dit un autre proverbe. C’est pour dire brièvement que le jeune homme ou la
jeune fille se prépare bien, suit les conseils donnés à travers les
enseignements et exposés des devanciers de l’église ; obéit à ses parents et
respecte leurs conseils pour bénéficier de leurs soutiens et apports en temps
opportun.