QUEL IMPACT ECONOMIQUE POUR LES DEUX PAYS ?
« …Et dès que ce trafic sera autorisé par les autorités des deux pays, vous voyez comment l’économie du Bénin pourra donc revivre et tous les acteurs de ce secteur pourraient retrouver du trafic et de la matière à revendre ».dixit Jude FAGBEMI, Expert en facilitation des échanges et Administrateur des transports
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La réouverture de la frontière entre le Bénin et le Nigeria aura un impact économique significatif sur les deux pays. Cette frontière est l'une des plus fréquentées en Afrique de l'Ouest et sa fermeture en 2019 a eu des conséquences néfastes sur le commerce et l'économie des deux pays. L'un des principaux impacts économiques de la réouverture de la frontière est la stimulation du commerce transfrontalier. Le Bénin et le Nigeria ont des économies interconnectées et dépendent largement du commerce transfrontalier pour la croissance économique. La réouverture de la frontière permettra aux entreprises des deux pays de reprendre leurs activités normales, ce qui augmentera les échanges commerciaux et favorisera la création d'emplois. . Suivez l'avis de Mr Jude FAGBEMI : Expert en facilitation des échanges et Administrateur des transports
Par Théodore ANAGONOU(94904104)
LDM : Bonjour Expert. Le mercredi 21 Juin passé, le gouvernement nigérian envisage de rouvrir le poste frontalier de sèmè Kraké aux importations de véhicules et d’autres types de marchandises en provenance du Bénin ou d’autres Etas de l’Afrique de l’Ouest. L’information a été relayée par le Directeur national des Transports routier du Nigéria, Ibrahim Musa.
Est-ce que vous saluez cette décision ?
M. Jude : Bonjour cher ami. Effectivement, nous avons reçu la nouvelle selon laquelle toutes les frontières terrestres du Nigeria seront bientôt ouvertes et surtout accessibles à toutes sortes de marchandises acceptées au Nigeria. Nous ne pouvons qu’applaudir cette décision que nous appelions de tous nos vœux. Qu’il vous souvienne que le 20 Août 2019, le Nigeria a fermé ses frontières terrestres unilatéralement avec ses voisins, dont le Bénin. Après seize (16) mois de blocus, diverses tractations ont conduit donc à l’ouverture partielle de ces frontières. Nous avons donc, à l’occasion de la décision de l’ouverture partielle, vu remise en service la frontière de Sèmè-Kraké avec le Bénin, la frontière d’Ibela entre le Nigeria et le Niger, la frontière de Maïtagari entre le Nigeria et le Tchad et la frontière de Tourou entre le Nigéria et Cameroun. Plu tard , d’autres frontières ont été remises en service. En ce qui concerne le Bénin, nous avons vu la frontière d’Igolo Idéroko remise en service. Donc, ce sont à travers ces deux frontières que le flux des personnes et des marchandises circulent entre le Bénin et le Nigeria. Mais parallèlement, il y a plusieurs accords commerciaux entre le Bénin et le Nigeria , dont le fameux mémorandum de Badagry, qui interdit la mise en transite par voie terrestre de certaines marchandises en direction donc à destination du Nigeria via le Bénin. Donc, dans le respect de ce mémorandum, il y a certaines marchandises dont la mise en transite ne sont pas acceptés par le Nigeria par voie terrestre. Parmi ces marchandises, on peut citer les véhicules d’occasions, on peut citer le riz. Ces mesures étaient des mesures protectionnistes que le Nigeria avait prises, mais à l’occasion donc de la nouvelle dont vous parliez, nous pensons que toutes ces mesures seront revues et désormais, il pourra être possible d’envoyer les véhicules d’occasions et les marchandises que le Nigeria décidera d’accepter directement en transite sur le territoire nigérian. C’est-à-dire à destination du Nigeria via le Bénin. Donc, il y aura un regain d’activités pour les importateurs de ces filières-là certainement. Et donc, nous ne pouvons qu’être heureux de cette nouvelle et nous attendons donc les circulaires et le cadre juridique qui nous donneront les consignes et les directives pour la mise en application de cette décision ou de cet idéal que nous attendions.
LDM : Comment la réouverture des frontières Bénin-Nigéria peut-elle influencer l’économie béninoise et nigériane ?
M. Jude : En réponse à l’influence que pourrait avoir la réouverture des frontières bénino-nigérianes sur l’économie des deux pays ,il faut noter que le pouvoir d’achat des populations des deux pays est vraiment limité et ces marchandises interdites de mises en transite sur le Nigéria sont des marchandises de grandes consommations. Lorsque nous prenons par exemple, les véhicules d’occasions, malgré, la politique des deux Etats pour le renouvèlement et la modernisation de la flotte des véhicules à travers l’exonération des droits de douanes, la population n’arrive pas à accéder à ces véhicules. C’est-à-dire aux véhicules neufs. Dans cette situation, les véhicules de seconde main, c’est-à-dire les véhicules appelés souvent ’’VF,, Vénus de France constituent une alternative utile pour les populations. D’où le développement, il y a quelques années, de cette filière de véhicules d’occasion. Mais, comme on le constate aujourd’hui, la filière a connu donc une chute libre à cause de l’interdiction de la mise en transite de ces véhicules d’occasion sur le Nigéria. La plupart de ces consommateurs étant donc des nigérians, parce que avec 200 millions de populations. C’est vraiment un grand marché pour la filière des véhicules d’occasions. Donc, la nouvelle de la réouverture des frontières influencera certainement cette filière. Les acteurs qui ont connu la mévente et la faillite pourraient donc avoir une bouffée d’oxygène, et c’est toute une chaîne comme vous le savez. Il y’a les fournisseurs qui sont de l’autre côté de l’Occident. Il y’a des intermédiaires, il y’a des sociétés de transports maritimes, il y’a des sociétés de consignation, il y’a donc des sociétés de transites et il y a des intermédiaires de toutes sortes. Il y’a une infinité d’acteurs qui vivent en fait de cette manne que constituent les véhicules d’occasion. Et dès que cet trafique sera autorisé par les autorités des deux pays, vous voyez comment l’économie du Bénin pourra donc revivre et tous les acteurs de ce secteur pourraient retrouver du trafic et de la matière à revendre. Donc, nul doute, il y aura un regain d’activités pour le bonheur de l’économie béninoise. Ça ce n’est qu’un exemple. Lorsque nous prenons par exemple le secteur du riz, voyez-vous, ça fait partie des produits les plus consommés de la sous-région. Donc, tous les acteurs, toutes les banques, les transporteurs et autres intervenants dans les filières aussi bien que du côté du Bénin que du Nigéria pourront donc, se retrouver. A coup sûr, lorsque les marchandises qui sont autorisés d’importation à l’intérieur du Nigéria le seront par voie terrestres les deux économies se porteraient très bien.
LMD : La réouverture du poste frontalier de Sèmè Kraké peut-elle changer quelque chose dans l’Espace CEDAO et dans l’Espace UEMOA ?
M. Jude : Au-delà de l’économie des deux pays, la réouverture de la frontière bénino-nigériane agira positivement certainement sur l’économie des autres pays de l’UEMOA, de la CEDEAO, de toute l’Afrique et même au-delà. Parce que lorsque nous prenons l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine qui est en train d’être dé ployée, une fois qu’une marchandise accède à un pays signataire de cet accord, elle pourra circuler dans tous les autres pays librement. Donc, les pays industriels en Asie, en Occident vont profiter de la réouverture de cette frontière aussi ; les autre pays de l’Afrique, de la CEDEAO. Lorsque nous savons que le Nigéria est un grand marché de deux cent millions (200.000.000.) de consommateurs, C’est donc une grande aubaine pour l’économie de tous les autres pays. Donc, je vois quand-même un grand espoir pour toutes les économies, à travers l’ouverture de ces frontières.
LDM : Depuis, le 20 Août 2019, le Nigéria a fermé ses frontières terrestres avec le Bénin, le Cameroun, le Niger et le Tchad. Entant qu’Expert en facilitation des échanges et Administrateur des transports, comment se porte l’économie dans ces différents pays y compris le Nigéria ?
M. Jude 𝙵𝙰𝙶𝙱𝙴𝙼𝙸 : L’impact négatif de la fermeture de frontière du Nigéria en Août 2029, n’est plus à démonter. Pire ce désastre s’est étendu à tous les pays grand fournisseurs de l’Afrique mêmes le Nigéria en a souffert durement. Les importateurs nigérians qui avaient des dizaines de milliers de tonnes de marchandises en expédition sur le pays en ont été durement éprouvés, puisque cette décision de fermeture de frontière a été prise sans sommation, sans avertissement. A la frontière bénino-nigériane de 𝚂èmè-Kraké seule, il y avait près de deux milles cargaisons en souffrances en son temps, donc certaines denrées étaient avariées avec le temps et d’autres n’ont jamais pu atteindre leurs destinations. Les propriétaires de ces marchandises, les banques, les intermédiaires, les concernées donc de ces marchandises ont sérieusement souffert et certains ne s’en remettrons plus jamais, puisque d’autres ont été frappés par des crises d’hypertension, des crises d’arrêt cardiaques, par des faillites irréversibles. Donc, que ce soit au niveau du Nigéria ou des pays frontaliers, il y avait eu des dégâts vraiment irréversibles sur lesquels nous ne souhaiterions plus revenir. Cela a contribué aussi au développement de la délinquance et de la criminalité transfrontalière. Parce que, lorsque vous retirer aux populations leur gagne-pains et leurs activités quotidiennes, certaines de ces populations sont obligées de se convertir dans des activités louches. Donc, cela a contribué au développement de la criminalité au niveau des frontières et ces activités de délinquances et de criminalités s’étendent à l’intérieur des Etats, et c’est ça qui justifie l’insécurité grandissante actuelle dans certaines grandes villes et au niveau de certaines frontières. Mais, nous n’allons pas nous attarder sur ces notes négatives. A partir du moment où nous recevons une bonne nouvelle, nous allons simplement tous nous mobiliser pour que chacun joue sa partition autant que faire se peut, pour que rapidement toutes ces mauvaises nouvelles soient supprimées, anéanties pour que ces populations riveraines qui s’adonnaient à des activités d’intermédiation, d’accompagnement et de services aux marchandises puissent trouver à faire et que ces deux peuples retrouvent donc toute la vigueur de leurs économie pour le bonheur des populations. Au niveau des actions à mener par les gouvernements du Nigéria et du Bénin ; nous nous devons d’abord de remercier les deux chefs d’Etats pour leur leadership éclairé et pour leurs soucis de relancer les activités, de créer des conditions favorables à la relance des affaires entre les deux pays. Nous nous devons d’être reconnaissant pour ça, parce que pour y arriver, il faut forcement des sacrifies de part et d’autres. Mais, nous avons déjà vu plusieurs nouvelles et informations confirment que les deux Chefs d’Etats sont en phases et que le Bénin file maintenant de parfum d’amour avec le Nigéria et c’est la première condition sine qanun pour la relance des affaires. Donc, Ceci crée déjà le cadre propice à la relance des affaires. Avec la volonté affichée des chefs d’Etas du Bénin et du Nigéria, je leur demande de travailler main dans la main pour l’amélioration des conditions de vies de leurs populations. Pour la prospérité de leurs deux nations, les autres structures concernées par le commerce transfrontalier, la facilitation des échanges et autres ne doivent plus perdre de temps pour rentrer dans la danse. C’est le lieu de remercier la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin, qui a déjà entreprit une démarche de signature d’accords bilatéraux avec les Chambres de Commerce et d’Industrie du Nigeria. Cela s’est déjà concrétisé par la signature d’un accord bilatéral entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin et celle de Badagry. Et cela continuera avec les autres Chambres du Nigéria. N’oubliez pas que le Nigéria est un Etat Fédéral et les chambres consulaires ont une certaine autonomie. Donc, nous souhaiterions voir la même dynamique au niveau des autres structures concernées. Aussi, les accords bilatéraux entre le Bénin et le Nigéria doivent être redynamisés, parce que ces accords existent. Une bonnes dizaine de ces accords existent pour le vivre ensemble. Et donc, ces accords doivent être redéployés maintenant au besoin, relus. C’est pourquoi, nous pensons qu’en prélude, tout ce que nous disons , des réunions de travail sont nécessaires et nous attendons très prochainement les autorités douanières des structures chargées de commerces et autres des deux pays pour des échanges pour voir les conditions donc de mises en application de la volonté affichée par les autorités au plus haut sommet de l’Etat. Aussi, les deux leaders doivent être rassurés de ce que les frontières au lieu d’être vecteur de prospérité, deviennent vecteur d’insécurités. Voilà pourquoi les forces de sécurités et de surveillances des frontières doivent être renforcées pour rassurer les leaders politiques, pour la sécurisation des affaires des personnes et leurs biens. Pour cela, la technologie peut être mise à contribution avec les systèmes d’interconnexion, les systèmes de vidéo surveillance et la technologie de pointe pour le contrôle des frontières. Chaque Etat doit travailler à ce que les conditions soient réunies pour la facilitation des échanges. Nous parlons des conditions de sécurisation des cargaisons. Nous parlons de réduction des coûts de passage. Nous parlons des conditions de célébrités dans les opérations et nous avons des cadres de concertation et d’échange avec les structures chargées donc de la mise en application du politique de l’Etat en la matière. C’est dans ce cadre que nous faisons les propositions et nous sommes aussi reconnaissants. Nous devons reconnaitre que nous sommes écoutés, nous sommes consultés et nos propositions sont dans la mesure du possible prises en compte dans le sens de l’amélioration des affaires. Et nous allons donc, continuer de travailler dans sens et marquons notre disponibilité entière et totale pour accompagner le gouvernement dans cette optique pour le bonheur de nos deux populations pour la paix, la quiétude et la prospérité.
LDM : Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit du gouvernement béninois, aux acteurs du transport et de commerce et aux béninois ?
A l‘endroit du gouvernement, je voudrais d’abord dire toutes mes félicitations pour la vision des autorités en ce qui concerne l’amélioration du climat d’affaire à travers des reformes tous azimut dans tous les secteurs. A travers les différentes solutions apportées, le soutien apporté aux entreprises pendant les dures périodes de crises. Je voudrais aussi dire tous mes remerciements pour le cadre propice insaturé pour la relance des des transactions. Nuit été ces sacrifices et ces efforts, les entreprises ne peuvent pas avoir la résilience et la persévérance pour jouer leurs partitions maintenant que les bonnes nouvelles s’annoncent. A l’endroit des acteurs du commerce, du transport et du secteur privé en général, je leur adresse un message d’espoir. Oui, les temps ont été durs et continuent de l’être mais depuis l’investiture du Président nigérian, son excellence Bola Ahmed TINUBU, le discours a changé. Lorsque nous considérons les faits, gestes et déclaration des présidents de nos deux pays, c’est-à-dire du Bénin et du Nigéria, on peut espérer des lendemains meilleurs. Mais, il faut savoir lire dans la vision des deux leaders à travers leurs déclarations et leurs mouvements. Vous constaterez que l’une des premières décisions prises par le Président excellence Bola Ahmed TINUBU, c’est la suppression de subvention sur le carburant. Et donc, cela voudra dire que le leader souhaiterait que les barrières soient totalement aplanies pour le développement des affaires mais des affaires saines. Car cette décision a porté un coup à la contrebande du carburant, à la distribution de l’essence frelatée. Nos divers acteurs du monde du commerce transfrontaliers surtout entre le Bénin et le Nigéria doivent comprendre que l’heure est à la formalisation des affaires. L’heure est à la suppression des barrières. L’heure est à l’éradication de la contrebande, du faux. L’heure est donc à accompagner la vision des autorités et à profiter du cadre formel : cadre instauré pour le développement des affaires. Donc, les acteurs qui sont dans l'informel sont priés de se rapprocher des chambres de commerce pour leur formalisation, pour nouer des contacts saints pour des affaires saines. Les acteurs sont priés de travailler à l'unité pour regarder ensemble dans la même direction, celle de la prospérité, partagée, celle d'accompagner les gouvernants à atteindre leurs objectifs, celle d'accompagner les forces des deux États à lutter contre la criminalité et la délinquance transfrontalière.
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